Dans un précédent article sur “Les armes psychologiques du golfeur”, nous avions vu que la préparation mentale jouait un véritable rôle tant sur notre performance que sur le plaisir que l’on prenait à jouer au golf.
L’un des outils évoqués était l’imagerie mentale dont nous allons parler maintenant.
De quoi parle-t-on ?
Divisons les capacités mentales d’une personne en trois grandes familles :
- les habiletés de base : fixation d’objectifs, engagement, confiance en soi
- les habiletés psychosomatiques : réactions au stress, activation, relaxation
- les habiletés cognitives : concentration, imagerie, planification.
Dans la dernière famille, l’imagerie mentale intervient comme l’un des grands piliers. Son but premier sera de réguler le niveau de stress auquel on fait face et, par là, d’augmenter son niveau de confiance en soi. On verra même en conclusion l’impact direct et à court terme que cet outil peut avoir sur la performance.
Les deux ingrédients primordiaux pour progresser dans le domaine de l’imagerie mentale seront l’amélioration de nos capacités de visualisation et la construction d’un répertoire d’images positives alimenté par notre propre vécu.
En pratique, l’imagerie consiste à se représenter les mouvements mentalement sans bouger physiquement. Applicable dans l’apprentissage moteur, la performance ou encore la gestion des émotions, il s’agit d’un outil qui nous servira toujours.
En golf, distinguons deux temps bien distincts où l’imagerie sera notre alliée :
- Avant la partie (par exemple la veille au soir), vous pouvez vous entraîner à répéter le parcours et les différents swings que vous y ferez. Comme une sorte de révision où l’ensemble de vos coups seront réussis (les images négatives ne sont pas les bienvenues).
- Avant un shot, prenez 5 secondes pour l’imaginer (trajectoire, tombée de balle, intensité du swing, rebonds et roule de la balle après la tombée). En restant sur ce même principe d’images positives, vous développerez au fur et à mesure une mémoire kinesthésique de ces gestes pour une imagerie encore plus efficace.
Pour la pratique, vous pouvez utiliser l’imagerie interne et externe. Soit je m’imagine faire en faisant appel à ma mémoire kinesthésique, soit je me vois faire comme si j’étais spectateur de mon propre geste. En apprenant à développer les deux, vous deviendrez la meilleure version de vous-même dans ce domaine.
En conclusion
Pour appuyer ces propos, une étude a rassemblé des joueurs et joueuses de tennis de niveaux très différents et les a répartis en groupes de niveau et de sexe. Les scientifiques leur demandaient de réaliser 10 services et de faire un “ace” (un service que l’adversaire ne peut pas toucher) sur le T (une zone où doit tomber la balle qui est très difficile à toucher). Avant cette série de 10 services, chaque “cobaye” devait réaliser une imagerie mentale soit positive, soit négative. Les résultats sont sans appel ; quelque soit le niveau de pratique et le sexe, les groupes ayant bénéficié d’une imagerie mentale positive ont des résultats significativement supérieurs aux groupes ayant bénéficié de l’imagerie mentale négative.
En tant que golfeurs et golfeuses, on vient forcément trouver le parallèle avec toutes ces fois où on n'a surtout pas voulu aller dans ce lac et que, bien évidemment, la balle y est allée tout droit !